Nong Khiaw

Et non, je ne me suis pas fait pipi dessus, non il n'a pas plu et je n'ai pas oublié de me déshabiller pour me doucher, j'ai juste un peu transpiré...

Au fait, vous avez remarqué, j'ai enfin trouvé les accents sur ma tablette après 3 mois d'utilisation :-D! Yanna et la technologie...

Le Laos, paysages magnifiques, très sauvages, montagnes couvertes de végétation toujours bien verte... c'est très peu peuplé et les villageois sont extrêmement pauvres. On voit très souvent, comme dans les reportages télé, sur le bord des routes, des femmes portant de lourdes charges dans un grand panier circulaire posé sur leur dos avec l'attache au niveau du front. On observe également des gens travailler la terre par 40°c à l'ombre... Ils vivent dans des bungalows ou cabanes en bambou et paille avec souvent un toit en tôle et pas d'eau courante. On voit parfois quelqu'un se laver à la fontaine du village. On a pu traverser un de ces villages rustiques à pied. Les gens étaient soit méfiants, soit souriants mais bien sûr il est impossible de communiquer, c'est très frustrant... les enfants vous ragardent fixement avec leurs yeux noirs et un regard qui en dit long... ils sont soit observateurs muets et pétrifiés, soit souriant, curieux et lançant un "bonjour" sorti du coeur. Les animaux se balladent librement, c'est comme ça que depuis quelques temps, on vit au milieu des poules, des canards, des chiens, des chats, et plus rarement des cochons. C'est trop mignons, je craque à chaque fois que je vois des bébés poussins ou canetons suivrent leur mère en piaillant, j'ai envie de les caresser mais je me contente des chiots et des châtons. On a mangé dans le fameux petit village rustique avec des locaux qui étaient saoûlés à la Beerlao. J'ai dû accepter enfin de boire un peu de bière offerte avec bon coeur. Je ne vous raconte pas dans quel état j'étais au retour, après le repas, la Beerlao, l'orage qui a rendu l'air encore plus étouffant, le chemin de terre en plein cagnard, les ragnagnas arrivant, je n'arrivais plus à avancer, je me sentais comme une chiffe molle et comme si ma tête allait exploser...

2 filles extra avec qui j'ai passé 2 journées, discussions passionantes, ballades, rires... une française et une allemande, ça tombait bien :-)!

Tenue typique du voyageur dit "backpacker". Bon à part le sac plastique rempli de bouffe, ça c'est exeptionnel, j'avais peur de mourir de faim dans l'arrière pays laotien...

Et oui, amateur de pastis marseiilais, on en trouve même au fin fond du Laos, dans un village pommé, accessible uniquement par la rivière...

Ce village, Mong Ngoi, on l'atteint en prenant un petit bateau. Sur les berges, des buffles se baignent, des nuées de papillons blancs virevoltent, un peu comme s'ils jouaient à la course poursuite. Tout autour, les hautes montagnes vertes vous apaisent et vous réconforte... Le village n'est formé que d'une route de terre avec des maisons de part et d'autre. 

Je vais maintenant vous écrire un énorme paragraphe sur les trajets en car, toujours dans le but de vous faire rire, c'est très folklorique, attachez vos ceintures :-D!!

Trajet 1 de Luang Prabang à Nong Khiaw : la route était plutôt non goudronnée avec de véritables cratères profonds voire très profonds ou le van s'engageait. Par moment, il y avait carrément des ornières de 1m de haut, un véritable champ de bataille... Assise au dernier rang, je ne vous raconte pas les bonds que je faisais à chaque immense trou traversé ! A ce propos, je me suis payée un véritable fou rire, ça faisait longtemps que je n'avais pas ri comme ça :-)! Mes seins se soulevaient jusque sous mon menton avant de replonger jusqu'à mon bas-ventre et ainsi de suite à chaque secousse (bon ok, j'en rajoute un peu...). Au bout d'un moment, quand ça dure 3h, je n'avais plus envie de rire, j'avais mal à ma poitrine, alors j'ai serré ma ceinture pour me plaquer au siège et j'écrasais mes seins avec mon bras droit afin qu'ils se tiennent un peu tranquilles. Mais en fait ça n'était rien en rapport avec ce que j'allais vivre mais je ne savais pas ce qui m'attendait...

Trajet 2 de Nong Khiaw à Vieng Thong : le billet a coûté une fortune pour finalement voir un car bondé arriver... Là on commence à s'entasser avec les laotiens, moi encore au dernier rang, avec à ma gauche 2 vieux qui me lorgnent en se léchant les babines et à ma droite un couple. Devant moi à droite un moine qui me lancera plusieurs oeillades avec son regard noir profond dont je ne saurais percer le mystère... de l'inquiétude, de la curiosité ?? Toujours est-il que lors d'une belle secousse où je me suis à nouveau envolée, afin de sauver ma peau, j'ai envoyé mes 2 mains pour me rattraper aux sièges devant moi et j'ai par mégarde touché l'épaule du moine ce qui est strictement interdit aux femmes. Heureusement, le moine n'a pas moufté ! Bon de toute façon, c'était l'épaule couverte par sa toge et non l'épaule nu sinon sait-t-on quel regard il m'aurait lancé ! A être collés ainsi, les tranpirations se mélangent, beaucoup de personnes toussent et crâchent des glaviots par la fenêtre (oui les asiatiques ont les bronches très encombrés à cause de l'air humide), certains vomissent dans des sacs plastiques comme ma future voisine avant de les jeter par la fenêtre (oui tous les déchets passent par la fenêtre...), miam miam... De temps en temps, quelqu'un réclame une pause pipi et là tout le monde descend 5 min pour uriner derrière un buisson sur le bord de la route et c'est reparti ! Après quelques heures ainsi et ma ceinture ventrale contenant mes sous ouverte (quelqu'un aurait-il essayé de me voler ??), quelques personnes descendent du minibus, ouf, je peux enfin changer de place. Je me trouve à côté d'une laotienne à forte corpulance qui tient sa fille d'environ 3 ans sur les genoux et elle n'en peut plus. Du coup, elle me comprime contre la fenêtre, j'étouffe, sa fille s'endort la tête sur mon bras droit et ma cuisse, je ne peux plus bouger... Le trajet aura duré 5h...

Trajet 3 de Vieng Thong à Sam Neua : Début du trajet, j'ai une fesse à moitié dans le vide et suis assise à côté d'une dame qui paraît très pauvre et fatiguée. Elle voyage avec sa fille d'environ 8 ans et son nourisson qu'elle allaite, la galère... cette dame me fait de la peine, elle a l'air triste, ses vêtements et ceux de ses enfants sont crasseux, sa fille ne me renvoie pas mes sourires... Ensuite, encore des gens qui montent et qui montent dans le bus plein à craquer ce qui finit par me fait rire à plusieurs reprise avec les laotiens du rang de devant. Rebelotte, je dois m'asseoir au dernier rang pour finir à nouveau comprimée mais au moins, j'ai le dos droit ! J'ai un gros sac sous les pieds et mon propre sac à dos sur les genoux qui m'écrase le ventre et je ne peux pas bouger d'un mm. Soudain, paf, le chauffeur nous fait le coup de la panne. Heureusement, il est aussi mécanicien et répare son tacot en 30 min, bravo ! Le trajet aura duré 6h15 pour environ 150 km...

Heureusement que j'aime le contact physique car sinon ce genre de trajet peut vite virer au cauchemard ! Mais qu'est-ce qui m'attend pour le long trajet vers le Vietnam ?