Hanoi

Hanoi, ville vibrant au rythme de son infinité de scooters zigzaguant entre les piétons qui traversent et les voitures bloquées. On ne s'arrête pas au feu rouge, pas le temps, des bruits de klaxons en veux-tu en voilà pour signaler sa présence au voisin ou "casse toi, c'est moi qui passe", ça dépend comment on prend les choses. En tout cas, l'ambiance de la ville est très saine même en pleine nuit avec peu de lumière, après la tournée des bars et des boîtes avec un groupe d'allumés des auberges de jeunesse, je m'y sentais sereine et en sécurité...

Petites histoires intitulées "Le dragon de l'ambassade indonésienne" et "Yanna devra-t-elle se faire nonne ?"

J'ai donc passé presque une semaine à Hanoi pour obtenir mon visa pour l'Indonésie. La femme de l'ambassade, tout un poéme... une personne probablement frustrée, aigrie par la vie et un boulot fort ennuyeux. Cette dame portait en elle une telle agressivité voire animosité gratuite, vous n'imaginez même pas. Je n'ai pas réussi à lui arracher un sourire... elle ne répondait pas quand on lui disait "bonjour", "au revoir"... je sentais bien que je l'agaçais dans ma petite robe bleue avec mon sourire et ma joie de vivre. J'arrive donc le 2e jour avec tous les bons papiers, confiante. Elle les inspecte scrupuleusement un à un pour chercher la petite bête. Je réponds à tous ses doutes par "je vous montre, je vous explique" ce qui a le chic de lui faire monter la pression. Au moment où elle me demande 50 US dollars, je lui réponds que je n'ai que des Dong puisque nous sommes au Vietnam. C'est la que le dragon, la furie se réveilla en elle. Elle plante alors son regard noir de haine dans le mien et m'abboie littéralement dessus en répétant 3 fois avec hargne "Why don't you have US dollar ?!!" ce à quoi je rétorque avec calme et assurance "Mais madame, nous sommes au Vietnam, je n'ai que des Dong. Ça fait 3 mois que je voyage, je n'ai payé aucun visa en Dollars. J'ai payé mon visa vietnamien au Laos avec la monnaie locale". Cherchant à faire de l'humour pour détendre un peu l'atmosphère, je me tourne vers le jeune homme vietnamien qui est à mes côtés et dis "Et oui, les américains, les maîtres du monde...". A un moment, c'était tellement grotesque et théâtral que j'avais envie de rire mais me suis retenue, ça aurait fait désordre! Hors d'elle, elle finit par convertir et accepter les Dong disant qu'on a jamais vu ça! Il s'avèrera que le jeune homme n'avait pas de dollars non plus mais à lui, elle n'a strictement rien dit...

2e histoire : le dernier jour, je me disais que n'avais rien de très drôle à vous raconter et me décide à enfin entrer dans la cathédrale qui se situe à 2 pas de mon auberge de jeunesse pour la visiter. J'avais lu dans le guide que l'entrée se faisait par une porte latérale. Je passe donc un portail ouvert, fait le tour du bâtiment, tout est fermé et...désert, bizarre. Je me décide donc à ressortir et là, le portail est fermé par un gros verrou... aie aie aie que faire, personne en vue, je suis emprisonnée. Je finis par tomber sur 2 ouvriers vêtus en orange et portant des casques de la même couleur eux aussi enfermés! Alors que l'un d'eux s'apprête à grimper une grille latérale, un homme sors de chez lui et nous "libère" dans un endroit désert où je vois un gros berger allemand (rappelez vous que je suis devenue complètement parano des chiens), je ne suis pas rassurée. Heureusement, un des 2 ouvriers me propose de me déposer avec son scooter ce que j'accepte avec grand soulagement ! Morale de l'histoire : ça m'apprendra à vouloir visiter des cathédrales désertées...

L'auberge de jeunesse où j'ai logé aura fini par avoir raison de mon calme. Moi qui ai besoin de beaucoup de calme autour de moi, entre ceux qi font la bringue  et se couche à 3h du mât', ceux qui se lève à 5h heure pour prendre un car pour aller faire une excursion, ceux qui secoue votre lit superposé fort instable, on est jamais tranquille...

Heureusement, havre de paix, j'ai trouvé un excellent massage, mon meilleur. Enfin un massage soft, pur plaisir des sens...